Séjourner comme un capitaine de port dans la résidence officielle historique de Bruges

Fin juin, un groupe d’Américains est arrivé pour la première fois à la Maison du port de Bruges. Enfin, après dix ans de restauration méticuleuse de l’ancienne résidence officielle du capitaine de port, la Société des ports maritimes de Bruges (MBZ). « Le bâtiment était dans un état déplorable et les exigences du service du patrimoine de la ville n’étaient pas des moindres », expliquent Kurt Casteleyn et Peter Hollez. Ils sont associés dans l’agence créative PK Projects, qui a acheté le bâtiment et possède des bureaux au rez-de-chaussée. « Si nous avions su à l’époque ce que nous savons aujourd’hui, nous n’aurions peut-être pas commencé.

Les plans conservés dans les archives de la ville étaient mieux préservés que le bâtiment lui-même

Les infiltrations d’eau ont fissuré la façade, de nombreuses fenêtres ont été condamnées ou recouvertes de plastique, les plafonds ont été abaissés et les grandes pièces ont été divisées en petits bureaux. De très nombreux éléments ont disparu ou ont été endommagés : poutres de toit, ornements sculptés, cheminées, lucarnes, ferronneries, sols carrelés, etc. « Les plans conservés dans les archives de la ville étaient mieux préservés que le bâtiment lui-même. Mais nous étions fascinés par l’histoire et la grandeur du bâtiment. Avec beaucoup de patience et de créativité, nous avons réussi à combiner la grandeur d’antan avec le confort et le design contemporains.

Les conteurs ont trouvé la ruine

Depuis 1987, le collectif de designers PK Projects a la réputation d’être un conteur qui donne forme et substance aux expositions et aux espaces d’exposition publics. « Il y a dix ans, notre bureau de location débordait. Ce bâtiment était à vendre à un prix abordable, mais c’était une ruine. Heureusement, nous avons vu les opportunités qui s’offraient à nous. Nous avons l’habitude de travailler avec des mots et des images, y compris dans des contextes historiques. Toute l’histoire de Bruges est liée à la mer et à la navigation », explique M. Casteleyn.

C’est là que la partie contemporaine des activités portuaires de Bruges a commencé

Le mot « historique » est tout à fait approprié pour la Maison du port : c’est ici qu’a commencé la partie contemporaine des activités portuaires de Bruges. « Au début du 20e siècle, le port de Zeebrugge et le nouveau port contre le centre-ville de Bruges ont vu le jour. C’est ici, au début du Lodewijk Coiseaukaai, que l’autorité portuaire MBZ a installé son siège néogothique jusqu’à son déménagement à Zeebrugge dans les années 1980. La zone portuaire était entourée d’une barrière et d’un poste de garde. À côté, le capitaine du port vivait et travaillait. »

Les impacts de balles

Le capitaine de port était tenu en haute estime et cela se voit dans la résidence. « Il s’agit d’un grand bâtiment avec quatre cheminées, entièrement mansardé et doté d’un grand confort pour l’époque. Dans le grenier, par exemple, nous avons trouvé les restes d’un bassin d’eau de pluie pour l’eau courante. Il y avait également des murs creux, ce qui était très innovant en 1907. Dans le jardin se trouvaient une piscine et un court de tennis. Une douzaine de capitaines de port vivaient ici avec leurs familles », explique Casteleyn en nous faisant visiter les lieux.

« En tant qu’éléments d’origine, nous avons pu conserver l’escalier et les plafonds, entre autres. La façade présente encore des impacts de balles datant de la Première Guerre mondiale. Il y a eu de violents combats pour la base sous-marine allemande voisine, entre autres. Le nouvel intérieur est moderne, mais chaque pièce comporte un élément maritime historique qui attire l’attention. Nous avons fait des répliques agrandies de documents tels que l’affiche de l’ouverture du port de Bruges-Zeebrugge, une action de MBZ, du matériel de promotion touristique pour Zeebrugge, un dépliant du bateau Jadotville, etc. Nous n’avons trouvé qu’une seule photo ancienne du bâtiment lui-même : en pleine guerre de 1916. Avec toutes ces touches graphiques, nous offrons une expérience ».

Capitaine et pirate

La restauration, basée sur des dessins techniques provenant des archives de la ville, a été un travail de longue haleine avec, logiquement, un coût élevé. Mais le résultat vaut la peine d’être vu : une grande maison de vacances lumineuse et paisible pour neuf personnes, avec plusieurs salles de bains, un jardin et un étang de baignade. Le tout à quelques minutes à pied du centre-ville de Bruges.

Casteleyn et Hollez n’avaient aucune expérience dans l’hôtellerie. « Mais nous avons pensé qu’il serait amusant de combiner notre bureau de création au rez-de-chaussée avec un logement à l’étage. Notre devise n’est pas pour rien : travailler comme un capitaine, jouer comme un pirate.

Info : www.havenhuis-brugge.be