Voka dénonce la suppression de l'itinéraire du bus cycliste dans le tunnel de Liefkenshoek
La section Anvers-Waasland de Voka dénonce la décision de l’autorité portuaire de ne plus autoriser le passage du Cycle Bus dans le tunnel du Liefkenshoek. Le port d’Anvers-Bruges parle d’une révision du service en vue d’un nouvel appel d’offres.
Selon un communiqué de presse envoyé par la fédération patronale Voka Antwerpen-Waasland le lundi 4 septembre, la fédération a reçu des signaux de la part d’entrepreneurs inquiets au sujet d’un changement imminent des horaires. « Via le canal de communication du Fietsbus, ils ont appris qu’il ne passera plus par le tunnel du Liefkenshoek à partir du 1er octobre 2023 », peut-on lire. « C’est inacceptable pour nous, car le Bus à vélo a changé la donne dans le port d’Anvers-Wase depuis plusieurs années : il a augmenté massivement l’utilisation du vélo. »
« Philippe Heyvaert, secrétaire général de Voka Antwerp-Waasland, ajoute : « Cela va à l’encontre de l’évolution qui consiste à permettre aux travailleurs d’utiliser des moyens de transport alternatifs pour se rendre au travail. « Ces dernières années, l’utilisation du vélo a triplé grâce aux efforts considérables des employeurs, qui ont misé sur des programmes de location de vélos et des indemnités de vélo. Malgré les efforts des entreprises qui contribuent à réduire l’utilisation de la voiture, celle-ci est désormais rendue beaucoup moins attrayante pour les cyclistes. »
Déplacement déraisonnable
Voka cite en exemple un employé qui habite sur la rive droite et fait la navette à vélo à Waaslandhaven : il est confronté à un déplacement déraisonnable. « Il doit d’abord attendre que le bus cycliste l’emmène dans le tunnel de Tijsman, puis descendre de vélo et se rendre à Lillo-Dorp dans l’espoir d’arriver à temps pour que le bus cycliste traverse l’Escaut, et enfin poursuivre son trajet à vélo. Comment l’autorité portuaire peut-elle réduire ses investissements dans la mobilité alternative à un moment où elle en a le plus besoin », s’interroge M. Heyvaert.
« Le contrat avec l’opérateur actuel expire le 30 septembre 2023 », répond Gert Ickx, porte-parole du port d’Anvers-Bruges. « En préparation de la procédure de désignation d’un nouveau, le service a été revu. Deux éléments sont apparus : d’une part, pour la route qui traverse l’Escaut, il existe une alternative sans congestion, à savoir le Waterbus. Cette alternative n’existait pas lorsque le Cycle Bus a été lancé en 2018. D’autre part, en raison de la longueur de l’itinéraire avec deux tunnels, le bus cycliste est sujet à des retards, ce qui fait qu’il est difficile de garantir le service à certains moments. Avec un parcours plus court, un service plus stable peut être organisé pour les usagers. »
Incompréhensible quand on sait les grands travaux qui nous attendent dans cette zone
« Ainsi, pour la liaison entre l’avenue Noorder et l’Escaut, il n’y a pas d’alternative, alors que c’est de loin sur ce tronçon que l’on trouve le plus d’usagers », précise M. Ickx. « En revanche, pour la traversée de l’Escaut, il existe une alternative sans encombrement avec une capacité suffisante (50 places pour vélos par demi-heure et par direction) sur la traversée entre Lillo et Liefkenshoek. D’où la décision de ne faire circuler le Bicycle Bus qu’entre Noorderlaan et Scheldelaan à partir du 1er octobre 2023. Le service sur ce tronçon sera maintenu sept jours sur sept de 4h45 à 23h. »
Pas de transports publics
Voka évoque également le manque de transports publics. « Dans la zone portuaire, les entreprises industrielles et logistiques ne sont pas desservies par les transports publics. « Outre les transports collectifs organisés par les entreprises à leurs frais, le vélo est la seule alternative à grande échelle. Son utilisation est aujourd’hui entravée. C’est incompréhensible quand on sait les grands travaux qui nous attendent dans cette zone ».
Voka n’est pas non plus satisfait de la manière dont cette réglementation est communiquée. « Le nouveau règlement entre déjà en vigueur le 1er octobre 2023. Nous n’avons donc pas le temps de nous y préparer », a déclaré M. Heyvaert. Voka demande à l’autorité portuaire de retirer sa décision et de trouver un calendrier acceptable en concertation avec les entreprises. « Les entrepreneurs veulent contribuer à la lutte contre les embouteillages. Nous attendons des gouvernements qu’ils fassent un effort similaire », conclut M. Voka.
Une communication malheureuse
Sur Linkedin, l’échevine du port Annick De Ridder déclare : « La communication sur l’horaire du vélo-bus était malheureuse et prématurée. Il faut continuer à garantir un bon service, y compris pour les travailleurs très matinaux et tardifs du port. L’horaire actuel est valable jusqu’à la fin du mois de septembre. D’ici là, je prévois des consultations avec les parties concernées. Nous étudions déjà la possibilité de faire circuler, par exemple, des bus cyclistes sur l’ensemble du parcours, en plus des horaires de navigation du Waterbus. Toutes les personnes qui font tourner notre moteur économique pourront continuer à faire la navette à vélo de manière intelligente et agréable », poursuit l’échevin du port.