Le volume du trafic à Hupac diminue fortement, en partie à cause de l'insuffisance des infrastructures
L’opérateur ferroviaire Hupac a transporté l’année dernière un total de 975 000 unités en transport combiné rail/route. Ce chiffre est en baisse de 11,7 % par rapport à 2022, en raison de la baisse de la demande, de l’augmentation des prix et de l’insuffisance des infrastructures.
Les 975 000 unités de transport combiné représentent l’équivalent de 1,866 million de TEU. Tous les segments ont participé à la tendance négative des volumes, bien qu’il y ait des différences entre eux. Par exemple, la baisse sur le marché principal, le transport transalpin via la Suisse, a été limitée à 7,6 %. 540.000 unités de transport combiné ont été transportées sur cet itinéraire l’année dernière.
Hupac attribue les volumes de trafic décevants, entre autres, à la baisse de la demande de transport en Europe. En outre, plusieurs autres facteurs pèsent sur le secteur. L’un d’eux est le mauvais état de l’infrastructure ferroviaire, principalement en Allemagne. Cela entraîne des goulets d’étranglement, des retards et des annulations de trajets. L’accident ferroviaire survenu dans le tunnel de base du Saint-Gothard est un autre facteur de perturbation. Grâce à de bonnes solutions trouvées en coopération avec la compagnie ferroviaire suisse CFF, l’impact a pu être limité.
Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher un transfert modal inverse du rail vers la route
L’augmentation des coûts est un autre facteur qui joue en défaveur du secteur ferroviaire. Les augmentations de coûts à deux chiffres sont contre-productives, estime Mme Hupac. « Nous devons tout mettre en œuvre pour empêcher un transfert modal inverse du rail vers la route », souligne Michail Stahlhut, directeur général du groupe Hupac. Il fait notamment référence à la réduction inattendue des subventions pour l’indemnité de circulation en Allemagne. En conséquence, les conditions du marché pour le transport combiné se détériorent. Il prévient que les coûts supplémentaires seront répercutés sur le marché.
L’alternative de la vallée du Rhin
Hans-Jörg Bertschi, président du conseil d’administration d’Hupac, attire l’attention sur l’itinéraire alternatif pour la vallée du Rhin via la France. « Les itinéraires Lauterbourg-Strasbourg-Bâle et Anvers-Metz-Bâle sont essentiels pour le transfert modal. Ils représentent une alternative à la vallée du Rhin et devraient être développés en priorité pour le transport de marchandises », déclare-t-il. Il plaide également en faveur de la construction de voies de stationnement où les trains pourraient attendre en cas de perturbations ferroviaires au lieu d’être mis au rebut.
Stratégie d’avenir
Malgré la situation économique difficile, Hupac continue de s’engager en faveur d’un transport combiné respectueux du climat. Le réseau européen est adapté à la situation du marché. Dans certains cas, les départs sont temporairement regroupés. D’autres services sont ensuite développés. C’est notamment le cas sur la ligne entre Zeebrugge et l’Italie du Nord, où des départs supplémentaires ont récemment été annoncés vers Novara et Busto Arsizio, ainsi qu’une nouvelle liaison vers Piacenza.
En outre, l’opérateur travaille sur des trains plus longs et plus lourds, des terminaux efficaces et souhaite renforcer la compétitivité en promouvant les opérateurs ferroviaires privés et la transformation numérique.