La coopérative néerlandaise de navigation intérieure NPRC a nommé Luc Geerts au poste de directeur pour la Belgique. « Les bureaux en Belgique sont importants pour le trafic nord-sud », explique Luc Geerts. Il a à son actif 36 ans d’expérience dans les domaines de l’expédition de fret, de la logistique et de la navigation intérieure.
Luc Geerts succède à Mario Lauwers, qui prendra sa retraite fin 2024. À partir de septembre, il reprendra officiellement le flambeau. Lauwers restera actif pour l’accompagner jusqu’à la fin de l’année.
Après avoir étudié l’expédition et servi dans l’armée, Luc Geerts a rejoint Panalpina en tant que vendeur interne à l’exportation. « Ensuite, j’ai travaillé pendant environ huit ans chez Polytra en tant que transitaire de projet. J’ai eu l’occasion d’interagir avec différents modes de transport et expéditeurs et j’ai beaucoup appris », explique-t-il. « À l’âge de 30 ans, j’ai commencé à travailler pour un expéditeur. Sibelco recherchait quelqu’un ayant des connaissances en logistique et en affrètement. C’est ainsi que j’ai découvert la navigation intérieure de manière intensive ».
En 1997, Sibelco disposait encore de sa propre flotte de barges fluviales utilisées entre les carrières de Campine et le port d’Anvers. « La moitié de mes tâches consistait à assurer une rotation optimale des navires. À l’époque, la navigation intérieure n’avait pas encore été libéralisée. L’affrètement se faisait encore par l’intermédiaire de la bourse », explique-t-il. « À partir de 1998, les tarifs sont devenus libres et la situation a changé du tout au tout. Notre propre flotte s’est soudain avérée plus chère que le marché libre, mais Sibelco n’a pas voulu agir trop vite et a attendu. Puis, en 2002, la décision a été prise de céder la flotte et il m’incombait de trouver un candidat. La flotte a donc été confiée à De Grave-Antverpia (aujourd’hui DGA Shipping), qui assure toujours les transports pour Sibelco. En 2005, j’ai quitté la société parce qu’elle avait déménagé d’Anvers à Dessel et que les trajets étaient devenus trop longs pour moi », explique-t-il.
De grands souvenirs
Après un bref intermède dans une entreprise de lubrifiants, Geerts joue à nouveau la carte de la navigation intérieure. « En 2006, j’ai commencé comme directeur commercial du groupe français de navigation intérieure CFNR à Anvers. Deux ans plus tard, j’ai succédé à l’administrateur délégué de l’époque, Michel Haesen. Pendant trois ans, j’ai dirigé l’entreprise à Anvers. Je garde de cette période l’un de mes meilleurs souvenirs. J’étais responsable de la clientèle et des opérations dans un rôle polyvalent. Cette période a pris fin avec la crise bancaire de 2008-2011. Les actionnaires ont décidé de céder les activités de navigation intérieure, qui ne constituaient pas une activité principale. Les péniches ont été vendues à De Grave-Antverpia. L’affrètement a été confié à Rhenus et les activités liées aux conteneurs ont été confiées à Danser. J’ai ensuite rejoint Shipit – un client de la CFNR – dans un rôle commercial », explique-t-il.
Expert indépendant
En 2016, il a choisi de poursuivre son activité en tant qu’expert indépendant. « J’ai ensuite travaillé pendant deux ans sur le projet ‘Watertruck +’ pour le compte de Waterwegen en Zeekanaal (le prédécesseur de De Vlaamse Waterweg, ndlr). Après un bref intermède à Euroports dans une fonction commerciale, j’ai rejoint De Vlaamse Waterweg par le biais d’une mission gouvernementale en 2020. En tant que « développeur de marché », je dois convaincre les entreprises de franchir le pas vers l’eau et rassembler les parties pour réaliser le transfert modal. Cette mission s’achève cet été.
C’est à ce moment-là que le NPRC entre en scène. « J’ai entamé des pourparlers avec le NPRC lorsqu’il a été annoncé que l’actuel directeur d’Anvers, Mario Lauwers, prendrait sa retraite à la fin de cette année. À partir du 1er juillet 2024, je commencerai à travailler pour le NPRC et, à partir de septembre, je reprendrai le flambeau de Mario. Il restera ensuite jusqu’à la fin de l’année pour me guider ».
Les entrepreneurs
NPRC est une coopérative de transport de vrac sec centrée sur ses membres. La coopérative compte environ 150 membres, dont un certain nombre de skippers belges. « Ensemble, ils forment un groupe d’entrepreneurs dont l’objectif est de renforcer la position de l’entrepreneur individuel sur le marché. Chaque jour, nous mettons nos entrepreneurs en relation avec la cargaison et, ce faisant, nous veillons à fournir un service optimal à nos clients. Mon travail consistera donc à veiller aux intérêts des membres et à assurer la satisfaction des clients. Je développerai et soutiendrai également l’équipe dans son travail ».
Ibarge
Pour Luc Geerts, le principal défi consiste à rendre la profession et le transport par voie d’eau attrayants pour les clients. « L’un des moyens d’y parvenir est la numérisation. En travaillant sur la base de données et en numérisant les processus, la communication avec les membres est déjà entièrement numérique via l’application Ibarge. L’écologisation est également activement recherchée. L’année dernière, par exemple, la coopérative a investi 3 millions d’euros pour rendre la flotte des 150 entrepreneurs unis plus durable. La transition énergétique est également un grand défi, certains flux, tels que l’acier et le charbon, étant en déclin. Par conséquent, nous devons rechercher de nouveaux trafics, principalement des flux de marchandises créés par l’économie circulaire, qui vont se développer », explique-t-il.
NPRC Belgique
M. Geerts dirigera le NPRC Belgium, qui possède des bureaux à Anvers et à Tournai. « Anvers emploie sept personnes et Tournai deux. Les bureaux belges sont importants pour le trafic nord-sud des matériaux de construction et des minéraux, entre autres. Le bureau d’Anvers est également actif dans le transport de bobines vers la France et de riz à partir d’Anvers. Le développement du projet Seine-Escaut est une opportunité pour les bureaux d’Anvers et de Tournai », conclut-il.