Contribution de Kathleen Van Brempt : "Il est temps de mettre en place une stratégie portuaire européenne".

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De haven van Zeebrugge

« Aujourd’hui, il n’existe pas de stratégie globale pour protéger les infrastructures portuaires européennes de l’ingérence étrangère, par exemple de la Chine », a déclaré l’eurodéputée Kathleen Van Brempt (Vooruit). A son initiative, le Parlement européen demande à la Commission européenne de travailler sur une stratégie portuaire européenne.

Contribution de Kathleen Van Brempt

L’importance stratégique de nos ports et de nos infrastructures portuaires n’est pas nouvelle. Les inquiétudes concernant l’ingérence étrangère dans nos ports ne sont pas non plus nouvelles. « La Chine utilise sa puissance économique et son secteur maritime pour exercer une influence croissante sur les infrastructures essentielles en Europe. Dans de nombreux ports de l’Union européenne, nous constatons que l’influence des puissances étrangères, et de la Chine en particulier, s’accroît. Du port du Pirée en Grèce, dont les deux tiers des parts sont détenues par l’entreprise publique chinoise COSCO Shipping, aux ports de Hambourg et de Zeebrugge, où la même COSCO possède une partie du terminal.

Kathleen Van Brempt
Kathleen Van Brempt

« L’augmentation des investissements étrangers dans les ports maritimes européens pour conteneurs risque de nous rendre plus dépendants, politiquement et économiquement, de pays tiers tels que la Chine. En tout état de cause, ce n’est pas judicieux pour une infrastructure critique, mais en temps de crise, comme lors d’une crise énergétique, d’une guerre ou d’une pandémie, c’est aussi une menace pure et simple pour notre sécurité et notre économie. » Des experts du monde universitaire et le Comité belge de coordination pour le renseignement et la sécurité ont également souligné les dangers de l’ingérence étrangère dans les infrastructures critiques.

Pas de patchwork d’initiatives

Ces dernières années, l’Union européenne a pris de nombreuses mesures qui ont un impact sur nos ports. Dans le même temps, l’Union a également pris des mesures pour contrer l’ingérence étrangère. « Mais les ports sont particulièrement complexes et se situent au carrefour de plusieurs domaines politiques, tels que les transports, l’industrie, le commerce international, l’énergie, le climat et la géopolitique. Avec un patchwork d’initiatives, il y a un risque de lacunes et de contradictions. C’est précisément la raison pour laquelle nous avons besoin d’une stratégie claire et globale qui relie les différentes perspectives ».

M. Van Brempt a inscrit la question à l’ordre du jour de la commission des transports du Parlement européen et a obtenu le soutien de tous les partis pour un rapport sur la nécessité d’une stratégie portuaire européenne. Le rapport sera voté par la plénière du Parlement européen dans le courant de la semaine.

Réduire les risques et renforcer la sécurité

Pour réduire le risque d’ingérence étrangère, la Commission devrait établir un cadre politique permettant de limiter l’influence et le contrôle des pays non membres de l’UE dans nos ports. Par exemple, le Parlement demande une révision et un renforcement du mécanisme européen de filtrage des investissements étrangers directs et souhaite introduire une législation qui permettrait de reprendre le contrôle des ports en cas de conflit.

« En cas de conflit, par exemple avec la Chine ou la Russie, nous devons empêcher ces pays d’utiliser la présence de leurs entreprises dans nos ports contre nous. Nous devons être en mesure de garder le contrôle de nos propres infrastructures à tout moment ». Le Parlement souhaite également que des enquêtes supplémentaires soient menées sur la concurrence déloyale, telle que la formation d’alliances entre différentes compagnies maritimes.

Des efforts supplémentaires devraient également être déployés pour renforcer la sécurité dans et autour de nos ports. « Des mesures doivent être prises pour mieux protéger les infrastructures dans nos ports, mais aussi en mer. Aujourd’hui, ces infrastructures, qu’il s’agisse de pipelines ou de parcs éoliens en mer, sont trop vulnérables au sabotage ou aux attaques extérieures. Le Parlement souhaite également renforcer la lutte contre le trafic de drogue et les autres formes de commerce illégal dans nos ports.

Mais qui dit ports dit aussi technologies et données. « En termes de cybersécurité, il y a encore beaucoup de travail à faire. La Commission devrait enquêter sur l’implication d’entreprises non européennes dans la cybersécurité et la sécurité des données, la technologie et les équipements frontaliers dans nos ports ». Le rapport appelle également à l’élaboration de plans d’urgence afin d’accroître la résilience de nos cyberinfrastructures. L’Union européenne devrait également allouer davantage de ressources pour encourager et soutenir l’innovation et la numérisation de nos ports.

Énergie, climat et compétitivité

Les ports jouent également un rôle crucial dans la politique énergétique et climatique. « Nous devons veiller à ce que les ports puissent assumer pleinement ce rôle. Nous voulons travailler sur des procédures d’autorisation accélérées pour encourager davantage les investissements dans l’énergie solaire et éolienne dans nos ports et nous demandons à la Commission d’investir dans un meilleur accès ferroviaire et fluvial à nos ports. » Le Parlement souhaite également que les ports soient inclus dans les plans d’action sur l’économie circulaire.

Tout cela est important pour renforcer la compétitivité de nos ports à l’avenir. « Mais pour cela, nous devons aussi investir dans le capital humain. L’étroitesse du marché du travail se fait également sentir dans nos ports et le besoin de travailleurs techniquement qualifiés dans l’industrie maritime est élevé. Les États membres devraient en outre investir dans l’amélioration des compétences et le recyclage pour résoudre ce problème.

Cet article a été traduit automatiquement du néerlandais vers le français.
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