La famille, les amis et les collègues d’Alain Devroye, décédé en 2015, se sont réunis mercredi soir, 27 mars 2024, au Gaarkeuken d’Anvers. En compagnie du frère de Devroye, Luc, et de son ancien associé, Bruno Grimbers, nous avons évoqué la vie du fondateur de l’entreprise de filtration et de dégazage AQ.
La date du rassemblement au Gaarkeuken n’a pas été choisie par hasard. Le mercredi 27 mars 2024, Alain Devroye aurait eu 55 ans. Le fondateur de l’entreprise de filtration et de dégazage AQ est décédé en 2015 des suites d’une tumeur au cerveau.
Alain Devroye a créé la société AQ en 2005. Au début, il s’est concentré sur la filtration des carburants et des produits chimiques qui, transportés sur de longues distances, peuvent être contaminés ou dégradés.
« J’ai moi-même travaillé pendant 14 ans à Noord Natie dans le domaine du stockage de réservoirs et, un peu plus tard, j’ai collaboré pour la première fois avec Alain. C’était chez Saybolt, un spécialiste de l’inspection des cargaisons basé à Anvers », explique M. Grimbers. « Alain avait déjà commencé à travailler avec AQ lorsqu’il m’a demandé de l’accompagner en 2011. J’avais beaucoup d’expérience avec les filtres, les pompes et les tuyaux et chez AQ, j’ai immédiatement pris en charge l’aspect opérationnel. »
« Alain s’est davantage concentré sur le commercial. C’était une personne très souple, dotée d’un vaste réseau, qui parlait à tout le monde, voyait des opportunités dans tout et proposait toujours les bonnes solutions créatives. Par exemple, il a également mis au point le dégazage cryogénique, appelé ‘downcooling’, en collaboration avec Linde Gas ».
Après plusieurs années de croissance solide, l’entreprise a-t-elle néanmoins connu quelques revers successifs ?
« En 2014, une tumeur au cerveau a été diagnostiquée chez Alain. Exactement une semaine avant sa première intervention chirurgicale en pleines vacances d’été, tout l’entrepôt de la Moerstraat à Anvers a brûlé suite à un court-circuit avec un nettoyeur à haute pression. L’incendie a été très violent et a même entraîné la fermeture de la Noorderlaan pendant un certain temps. Il s’en est suivi des problèmes d’assurance, ce qui nous a mis dans une situation difficile pendant un certain temps. Un an plus tard, à l’été 2015, Alain est décédé d’une tumeur au cerveau. J’ai alors géré seul l’entreprise jusqu’à ce que la société américaine Origin manifeste son désir de racheter AQ. »
« Alain a toujours vu les choses en grand et il était aussi le plus audacieux de nous deux », explique M. Grimbers. « Je disais en riant qu’il partait souvent dans une grosse montgolfière et que c’était à moi de la maintenir au sol. Il avait une vision très forte du secteur, ce qui nous a permis de faire évoluer l’entreprise vers trois spécialisations différentes : la filtration de carburant, la location de tuyaux et de filtres et le dégazage de réservoirs. »
D’où vient le nom AQ ?
« Alain cherchait un nom de société court et a rapidement trouvé AQ. Le A signifie à la fois Alain et a-quality ou Anvers. De cette manière, on se retrouvait toujours en tête des listes alphabétiques et dans l’annuaire téléphonique, encore important à l’époque. Il a adopté les couleurs du fabricant de boissons rafraîchissantes Coca-Cola. Il a supposé qu’ils avaient bien étudié l’importance des couleurs noir, rouge et blanc dans le logo ».
En 2019, Grimbers a vendu AQ au groupe d’investissement américain Origin. AQ est dirigée par Kris Verboven et a récemment mis en service son premier terminal pour les barges de dégazage.
Luc Devroye, le frère d’Alain, est directeur général d’AQ Fero depuis plusieurs années. Comment avez-vous rejoint AQ Luc ?
« En 2015 – l’année du décès d’Alain – j’ai rejoint AQ pour soutenir l’aspect technique des unités de dégazage », explique Luc Devroye. « À peine un an plus tard, le grossiste en acier Fero s’est présenté à moi et j’ai repris cette entreprise. Je l’ai immédiatement rebaptisée AQ Fero, une entreprise spécialisée dans les tuyaux en acier, les brides, les raccords et les robinets.
« J’ai pensé que le 55e anniversaire d’Alain était une excellente occasion de réunir à nouveau ses anciens collègues d’AQ, ses amis et sa famille au Gaarkeuken d’Anvers, un endroit où l’on pouvait souvent trouver Alain. Ce serait bien si nous pouvions en faire une tradition annuelle ».